Autrefois surnommé le « Tibet du catholicisme », le Québec a longtemps été une province rurale et conservatrice avec une église au cœur de chaque village. En 1900, il y avait presque un représentant de l'Église pour 100 personnes (un ratio qui ferait rougir Starbucks). L'influence de l'Église a considérablement diminué depuis, suite à la Révolution tranquille qui a laïcisé la province dans les années soixante, mais elle fait toujours partie intégrante de la culture.

Au Québec, la neige et le froid sont des réalités de la vie. Une grosse tempête de neige pourrait paralyser la ville—et peut-être même faire intervenir l'armée—à Vancouver ou Toronto, mais pas dans la belle province. Les gens se sont adaptés. La loi oblige tout le monde à installer des pneus d'hiver sur leur voiture. La flotte de plus de 2 000 véhicules de déneigement de Montréal est prête à entrer en action dès que la ville est ensevelie sous la neige.

Au Québec, regarder quelques gars en justaucorps, jouant sur des balançoires, couverts de maquillage est normal. En fait, c'est une grosse industrie. L'une des exportations les plus célèbres de la province est le Cirque du Soleil, qui contrairement à ce que certains pourraient penser, n'est pas né à Las Vegas. Fondé en 1984 par quelques artistes de rue inconnus, il a transformé l'expérience du chapiteau d'un divertissement populaire en un art de haut niveau.

L'humour en français peut se perdre dans la traduction, mais il est indéniable que l'industrie de l'humour n'est pas une blague au Québec. La province abrite le plus grand festival de comédie au monde, Juste pour rire. Peu de gens hors de la province ont vu la comédie sur le hockey Les Boys ou ses suites, mais cela ne l'a pas empêchée de devenir l'une des franchises cinématographiques les plus lucratives de l'histoire canadienne.

La connexion française au Québec va bien au-delà de la langue. À bien des égards, les habitudes d'achat des Québécois sont plus européennes que nord-américaines. Ils achètent plus de fromage importé que le reste du Canada. Ils achètent moins de spiritueux et beaucoup plus de vin—en effet, le Québec est la rare province où les ventes de vin par habitant rivalisent avec les ventes de bière.

Étant donné les impôts exorbitants qu'ils paient, on pourrait penser que les Québécois en auraient assez de donner de l'argent au gouvernement. Pas du tout : il semble qu'ils soient beaucoup plus heureux de donner leur argent durement gagné aux loteries d'État que de le donner à des causes méritantes. Le Québec s'est classé bon dernier parmi les provinces canadiennes pour les dons aux organismes de bienfaisance enregistrés pendant 15 années consécutives.

Le Québec est une culture réputée catholique, mais la vraie religion de la province est le hockey. Les Québécois vénèrent les Canadiens de Montréal, ou Habs, avec le fanatisme de zélotes. Leur religion a une cathédrale (le Centre Bell) et des saints (dont le légendaire attaquant Maurice Richard et le gardien Patrick Roy, alias « Saint Patrick »).

Au Québec, l'âge légal pour boire est de 18 ans et l'heure de fermeture est 3h du matin—une combinaison qui en fait pratiquement le meilleur endroit pour (légalement) passer du bon temps en Amérique du Nord. Pas étonnant alors que Montréal ait acquis une réputation bien méritée de ville festive, avec de nombreuses options nocturnes pour manger, boire et danser.

Jazz, comédie, musique expérimentale, bandes dessinées, courses de bateaux-dragons, cinéma culte, art du tatouage—vous le nommez, le Québec a un festival pour ça. En été, il semble qu'il y en ait un différent chaque fin de semaine, tandis que l'hiver propose des événements majeurs comme le Carnaval de Québec. Les livres ne font pas exception : le Québec compte le plus grand nombre de salons du livre en Amérique du Nord.

Pour le Canadien anglophone moyen, la télévision locale est aussi attrayante qu'une assiette de brocoli. Au Canada francophone, c'est une tout autre histoire. Les Québécois adorent leurs émissions locales, qui représentent un incroyable 80% de leur écoute. La province—qui regarde plus la télé que toute autre—possède une industrie de diffusion francophone florissante.

Le Québec, comme la France, se distingue par son attitude ouverte envers la sexualité. C'est peut-être lié au fait qu'ils parlent la langue de l'amour. Des études montrent également que les Québécois sont plus tolérants envers le sexe dans la publicité et plus actifs sexuellement que leurs homologues anglophones.

Malgré le passé catholique traditionnel de la province, en ce qui concerne le mariage, beaucoup de Québécois optent pour « Je ne veux pas » plutôt que « Je le veux ». Au lieu de prononcer des vœux, ils deviennent conjoints de fait en vivant ensemble, ce qui leur donne droit à certains avantages des couples mariés.

Au Québec, rien n'est certain sauf la mort, les impôts... et les discussions sur la séparation. L'idée d'indépendance est toujours présente, que ce soit au centre du débat public ou en train de bouillonner sous la surface. Malgré les discours enflammés des politiciens, cependant, beaucoup de Québécois ont froid aux pieds quand on leur demande de s'engager.

Étant donné son exposition médiatique, on pourrait croire que Céline Dion est la seule vedette que le Québec ait jamais produite. En réalité, la province compte de nombreuses vedettes locales, dont les projets et la vie personnelle reçoivent tellement de couverture dans les talk-shows et les magazines à potins qu'elles font pratiquement partie de la famille.

La création culinaire la plus célèbre du Québec est bien sûr la poutine, un mélange de frites, de sauce et de fromage en grains qui devrait être accompagné d'un avertissement. Mais la province a plein d'autres façons savoureuses d'augmenter vos risques de crise cardiaque. Les Québécois sont excessivement friands de plats lourds et riches.

La plupart des Québécois n'ont pas de compte bancaire traditionnel. Non pas qu'ils gardent leur argent sous le matelas—au lieu des banques, ils le mettent chez Desjardins, une association de « caisses populaires ». Fondée en 1900 près de Québec, Desjardins a été la première coopérative de crédit en Amérique du Nord.